Les coulisses du lancement de Carmen & Simone sur les réseaux sociaux : ITW de Chloé Durand
Aujourd’hui, nous avons le plaisir de vous présenter une interview exclusive avec une entrepreneuse inspirante et accomplie. Chloé Durand, fondatrice de Carmen & Simone nous a accordé son temps pour nous parler de son parcours entrepreneurial, des défis qu’elle a rencontrés et des leçons qu’elle a apprises en cours de route. Au cours de cette interview, elle partagera avec nous ses secrets de réussite, ses conseils pour les jeunes entrepreneurs et ses projets pour l’avenir.
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Chloé qui es-tu?
Je m’appelle Chloé Durand, j’ai 27 ans et habite à Marseille.
Après mes années de lycée à Aix en Provence, j’ai réalisé mes études supérieures à Marseille, 3 années de bachelor en Management Global à L’EMD Management School et 1 Master en Marketing digital à Kedge Business School.
Je suis passionnée par la gastronomie, les animaux et les voyages.
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Quelles sont les raisons qui t’ont amené à devenir entrepreneur ?
Je ne dirais pas que je me suis lancée dans l’entreprenariat pour des « raisons bien précises ». Je viens d’une famille d’entrepreneurs donc je pense que j’ai toujours eu l’envie de travailler pour moi, quand j’étais petite je voulais avoir mon magasin de vêtements. Mais j’ai lancé Carmen & Simone, car cela était devenue une obsession j’y pensais matin/midi/soir, il fallait que je me lance.
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Peux-tu nous décrire ton produit et pourquoi ce choix ?
Carmen & Simone est une marque de maroquinerie végétale engagée. Nous vendons des sacs à main fait en Apple Skin (matière végétale faite à base de pommes, fabriquée en Italie).
Carmen & Simone, sont les prénoms de mes grands-mères, c’est un hommage à ces deux femmes qui m’ont inspiré.
J’ai toujours été passionnée de sacs à main, j’en ai toujours eu beaucoup, de toutes les formes et toutes les couleurs. Ma grand-mère Carmen m’a transmis cette passion depuis toute petite, j’allais chez elle et je fouillais dans ses placards, j’essayais ses sacs à main, et je me rappelle encore du jour ou je l’ai accompagné s’acheter son sac Mac Douglas rouge.
L’idée m’est venue au réveillon de Noel 2020. Ma mère avait sorti pour l’occasion un sac dont elle avait hérité que je n’avais jamais vu. En me racontant son histoire, j’ai eu le déclic ; il s’agissait du sac à main de ma grand-mère Simone. Le sac doit avoir plus de 50 ans, c’était son sac à main du dimanche. Simone qui, à l’opposé de ma grand-mère Carmen, n’était pas du tout coquette, n’avait qu’un seul « beau » sac à main.
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Concrètement quel est le budget nécessaire pour lancer une marque? Quel était ton budget de départ?
Je pense que cela dépend du projet que l’on veut lancer, personnellement j’ai mis un apport personnel de 11 000€ ; j’ai réussi à mettre de côté pendant que je travaillais et j’avais en parallèle fait un petit prêt de 5 000€ à ma banque que je remboursais tous les mois. C’est à partir de ce prêt que le projet a vraiment vu le jour, j’ai payé les premières missions de ma styliste avec.
J’ai ensuite eu un prêt bancaire de 30 000€ ; il m’a fallu un dossier solide avec un business plan, un apport personnel et avoir une aide de la région était un vrai avantage pour que la banque accepte le prêt.
J’ai donc fait appel à l’Initiative Pays d’Aix, ou le montant du prêt pouvait atteindre les 14 000€, j’ai déposé ma candidature et après avoir présenté mon dossier devant une dizaine de personne, le prêt a été accepté.
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Comment fais-tu pour te démarquer dans un secteur aussi concurrentiel ?
L’histoire de Carmen & Simone, les valeurs de la marque, et bien évidemment les visuels des sacs à main me démarquent de mes concurrents.
Je suis sur le secteur de la maroquinerie mais dans une sous partie on va dire, car mes sacs à main sont végan, je ne vends pas de sac à main en cuir animal.
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Comment as-tu identifié le marché cible ?
J’ai fait beaucoup de recherches sur internet sur le marché de la maroquinerie et surtout sur la maroquinerie végétale, végane. Sur les concurrents présents et leurs offres. J’ai ensuite réalisé un business plan et un business model.
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Quels sont les différents leviers que tu comptes utiliser pour te faire connaitre et développer ton chiffre d’affaire?
Pour le moment nos sacs à main sont disponibles uniquement sur notre site internet (www.carmenetsimone.com).
Nous utilisons plusieurs leviers comme :
- La presse (régionale pour le moment)
- Le site internet avec le référencement naturel
- Nous allons bientôt actionner le référencement payant
Et principalement nous utilisons les réseaux sociaux pour développer la notoriété de la marque, sa visibilité et faire des ventes.
Nous allons aussi participer à des Pop-Up, le 1er à lieu début mars dans le Marais à Paris. Sur ce Pop-Up, je serais entourée de marque éco responsable déjà connue du marché. Cela me permettra de gagner en visibilité et de me faire connaitre auprès du grand public.
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Comment gères-tu ton entreprise sur les réseaux sociaux? Quels moyens mets en place pour augmenter ta visibilité?
Je travaille avec une agence de marketing digitale pour les réseaux sociaux. Elle s’occupe de mettre en place les publicités payantes.
Nous avons testé plusieurs stratégies : l’acquisition de leads avant le lancement officiel de la marque avec la possibilité aux personnes d’inscrire leur adresse email pour être informées le jour du lancement. Cela a plutôt bien marché avec plus de 300 personnes inscrites en moins de 2 semaines.
Ensuite depuis le lancement officiel du site internet nous testons plusieurs stratégies pour déclencher l’acte d’achat : vidéos corporate, carrousel photos produits + photos mannequins.
Les produits étant haut de gamme l’acte d’achat prends du temps, donc nous essayons plusieurs stratégies, nous les changeons toutes les semaines.
De mon côté je m’occupe de la création des visuels et de la publication de stories et photos sur Instagram. Nous sommes aussi présents sur Linkedin et Tiktok. Je m’occupe pour le moment de toute la partie créa.
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Quels sont les 3 entrepreneurs qui t’inspirent le plus ?
Léna (Situation) Mahfouf, Cathy Closier et Mélody Madar, que des girls boss qui prouvent que tout est possible avec passion et persévérance !
Léna Situation : youtubeuse, créatrice de contenu, influenceuse mode, créatrice de podcast…c’est une personne inspirante et positive !
Mélody Madar : co fondatrice du média féminim « les éclaireuses » Ce média met en lumière toutes les femmes. Sa mission : booster l’épanouissement aussi bien professionnel que personnel. J’ai découvert Mélody Madar en écoutant ses podcasts « c’est qui la boss ? » un podcast pour les femmes par les femmes, une vraie source de motivation.
Cathy Closier : créatrice de nombreux cafés parisiens dont « Season ». j’ai découvert Cathy Closier dans l’un des podcasts « C’est qui la boss ? » avec Mélody Madar, j’ai adoré son parcours, sa personnalité et sa persévérance.
Ce sont 3 femmes qui m’inspirent au quotidien.
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Comptes-tu miser sur le marketing d’influence pour developper ta marque ?
Je suis un peu perplexe pour le moment, j’ai l’impression que les influenceurs n’ont plus la même « influence » qu’avant et qu’ils ont trop « abusés » de cette influence et que le public est moins réceptif, lassé de toutes ces publicités non-stop.
Je pense qu’il y a eu trop d’abus avec l’influence malheureusement.
Si j’utilise des influenceurs pour mes sacs à main, je ferai attention à ce qu’ils représentent bien les valeurs de Carmen & Simone, et que ce soit vraiment des personnes que j’apprécie. C’est très important pour l’image de marque, d’être assimilée à des personnes qui portent vraiment les valeurs de la marque.
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Es-tu accompagnée pour le développement de ta marque et pour la communication?
J’ai travaillé avec beaucoup de personnes pour le lancement de Carmen & Simone.
- Une photographe : pour la création de mes contenus (photos site internet et réseaux sociaux)
- Un vidéaste : pour la création de mes vidéos, des vidéos plus professionnelles pour présenter la marque, la matière, les valeurs…
- Une styliste : qui m’a accompagné sur la création de mes sacs à main (car je n’ai aucune formation dans la mode) et qui m’a beaucoup aidé pour le lancement de Carmen & Simone.
- Un développeur : pour la création de mon site internet.
A l’heure actuelle, je suis accompagnée par une agence de marketing digital pour ce qui est des publicités sponsorisées et par une amie qui s’occupe des relations presses sur Paris, et qui me donne un gros coup de main pour la mise en relation avec la presse.
Mais je m’occupe de tout le reste : communication, logistique…
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Peux-tu nous parler des obstacles que tu as rencontré ou rencontres à ce jour en tant qu’entrepreneur débutant ?
En me lançant dans l’entreprenariat je ne savais pas par où commencer… cela me semblait être une montagne à franchir, mais il faut faire step by step. Se donner des objectifs, petit à petit.
Il faut être très patient quand on se lance dans l’entreprenariat ce qui n’est absolument pas ma qualité principale. J’avais comme objectif de lancer Carmen & Simone en septembre 2022, le lancement a eu lieu en février 2023… Nous avons travaillé avec l’atelier de production pendant plus de 6 mois avant de valider les modèles définitivement, cela a été très long, avec beaucoup d’aller-retour. Je devais sortir 3 modèles mais finalement, je n’en ai sorti que 2. Un modèle n’a pas vu le jour, j’étais bloquée sur une idée bien précise d’un sac avec certaines finitions. En fin de compte nous n’avons pas trouvé les accessoires que je voulais, nous avons perdu 6 mois et laissé tomber le modèle au final.
Après l’objectif de septembre 2022, je voulais lancer les sacs en décembre 2022 avant les fêtes de noël. L’atelier a eu beaucoup de retard et donc le délai était impossible à tenir.
J’ai aussi eu des problèmes avec la matière, l’une des couleurs sélectionnées n’était plus disponible, le fournisseur m’a fait tourner en rond, « elle sera prête en novembre, puis en décembre, puis en janvier, puis en février » j’ai laissé tomber cette matière et trouvée une autre alternative.
Je pense qu’être entrepreneur c’est savoir trouver des solutions et aviser. Il faut savoir apprendre à lâcher prise et ne pas être bloqué sur certaines décisions.
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As-tu déjà songé à abandonner ?
Oui et plus d’une fois ! Il y a des jours plus durs que d’autres, des matins ou je me réveille en me demandant pourquoi je me lance dans tout ça ! Mais c’est une très belle aventure, j’apprends tous les jours de nouvelles choses et rencontre des personnes très intéressantes
- Tu as récemment eu un article, mais tout ne s’est pas passé comme prévu :
En effet j’ai eu un premier article sur Actu Marseille, une presse en ligne sur les actualités de la ville. L’article a été partagé sur la page Facebook d’Actu Marseille et cela a fait beaucoup de bruit. J’ai eu plus de 950 réactions, 165 commentaires et 173 partages.
Parmi tous les commentaires j’ai eu beaucoup de commentaires méchants et stupides, beaucoup de critiques non constructives. Cela a été assez dur au début, car je ne m’attendais pas à ce retour aussi négatif de la part des gens. J’ai vraiment pris les critiques personnellement et à cœur. Mais comme on dit souvent, il n’y a pas de bon ou bad buzz, tant qu’on parle de toi c’est le principal, et cela s’est avéré vrai ! Grâce à cet article j’ai gagné plus de 200 followers sur mon compte Instagram, j’ai reçu beaucoup de demandes pour d’autres interviews et j’ai eu des premiers échanges pour intégrer de beaux magasins physiques.
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Est-ce que ta formation chez Kedge Business School t’a apporté une plus-value dans ta vie d’entrepreneur ?
Oui totalement, faire un business plan, un business model, la gestion de projet, gérer les réseaux sociaux, le marketing digital… mes cours me servent beaucoup plus que je ne pensais !
Faire mes études à Kedge Business School m’aura été très formateur, c’est beaucoup de concrets avec de nombreuses études de cas.
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Quels sont tes objectifs à court et à long terme pour ton entreprise et comment comptes-tu les atteindre ?
Mes objectifs à court terme sont de développer la visibilité et la notoriété de la marque, continuer à faire des POP UP, intégrer des magasins physiques (comme des magasins multi-marques) et développer ma gamme de sacs à main.
A long terme, j’aimerais me développer à l’international, augmenter ma collection et développer de nouveaux produits comme de la petite maroquinerie, des ceintures et même une collection pour hommes et pourquoi ne pas avoir un jour mon propre magasin !
Nous remercions Chloé Durand d’avoir partagé son temps et son expertise avec nous, ainsi que notre communauté de lecteurs. Nous espérons que cette interview vous a été utile et informative, et que vous continuerez à suivre notre blog pour découvrir d’autres histoires inspirantes et des conseils utiles pour votre parcours entrepreneurial.
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